Ainsi naquit la SOFPOD…

 

En 1989, j’ai fondé la SOFPOD. Reçu à l’internat de Médecine en 1974 avec l’idée d’être chirurgien orthopédiste, je me suis vu tout de suite et par hasard chargé d’enseignement dans les écoles de podologie : École d’Assas d’abord, puis EFOM et de façon épisodique École de Liège et INP, Je constatais une séparation complète entre le deux mondes que je fréquentais : celui des enseignants en podologie, fertile en idées neuves, où s’affrontaient sans cesse les conceptions nouvelles et celui de la médecine et de la chirurgie, bien souvent empêtré dans des schémas de pensée dépassés mais sûres de leur supériorité.

 

Les uns manquaient des moyens de communiquer leur science et souffraient d’une sorte de blocage mental dû au complexe des « sans diplôme ». Les autres restaient sourds et aveugles au mouvement intellectuel qui se déroulait de l’autre côté du mur. Comment ne pas être marqué par les idées nouvelles que m’exprimaient Jacques Charpentier, Alain Lavigne, Philippe Monthéard élève à l’époque de René Bourdiol, Philippe Villeneuve apôtre de la posturologie et élève de Jean-Marie Gagey ? Depuis plusieurs années, j’avais inauguré à l’Hôpital Rothschild avec 1e soutien de mon patron le Professeur Serge Baux une consultation multidisciplinaire où s’entrechoquaient les idées et les connaissances de Philippe Monthéard, Dominique Garand, Jean Savin.

 

Bref j’étais devenu un ardent partisan de la pluridisciplinarité ! En même temps, enseignant dans plusieurs écoles, j’étais frappé par l’incessante concurrence qu’elles se livraient entre elles. Comme si la marginalisation dont elles étaient victimes de la part de l’Establishment médical n’exigeait pas au contraire une sorte d’union sacrée. En outre le cloisonnement était étanche entre podologues, podo-orthésistes, ortho-prothésistes et kinésithérapeutes. Bref, il me semblait en 1989 être dépositaire d’une chance unique : l’expérience de 15 ans de fréquentation assidue des podologues et de 15 ans de pratique de la chirurgie orthopédique à l’Assistance Publique. J’ai donc décidé de fonder une Société de Podologie.

 

Il fallait d’abord et dans l’ordre : – associer toutes les écoles de Podologie, en commençant par les écoles parisiennes, les plus proches de moi géographiquement. Le premier Conseil d’Administration, comme un Conseil des Ministres, comportait un savant dosage (un représentant de chaque école ! ). L’école de Lille est venue plus tard nous rejoindre en la personne de Danielle Aurich. – S’adjoindre des représentants des autres spécialités para- médicales. La composition du conseil d’administration actuelle est éloquente. – Enfin, vaincre les résistances des personnalités médicales intéressées par la podologie, qui bien sûr ne manqueraient pas de m’accuser de démagogie ou d’ambitions personnelles.

 

Les statuts de la société stipulent à cet effet, que le président soit nommé pour deux ans, la continuité étant assurée par la plus grande durée (4 ans) du mandat du secrétaire général. Le président est assisté d’un vice-président qui a vocation naturelle à prendre la succession. C’est ainsi que la SOFPOD eut à sa tête successivement : moi-même, Alain Maldjian, Olivier Dizien, Philippe Monthéard. La charge est actuellement portée par Serge Baux, et Marie-Claude Autrusson se prépare à hériter du témoin.

 

Chacun a marqué la société d’une empreinte indélébile. Les relations privilégiées que nous entretenons avec la Société Française de Médecine du Sport, représentée chez nous par Michel Le Faou (à qui nous devons en outre le journal Empreinte Plus), sont dans le droit fil de notre action, de même que l’élection au secrétariat général de Serge Reingewirtz, médecin gériatre. J’avoue sans fausse modestie que la SOFPOD a répondu à tous mes espoirs, d’autant que maintenant, viennent nous rejoindre des plus jeunes comme Denis Come, responsable du prochain congrès. L’inscription à l’ordre du jour d’une session des Écoles montre notre désir d’entraîner dans notre action les nouvelles générations et la participation de l’École de Toulouse laisse bien augurer d’un élargissement de la SOFPOD à la province, jusque là trop absente. Conclure est difficile, c’est en quelque sorte écrire le mot « FIN ». Je préfère lancer un appel: Que tous ceux qui font leur nos objectifs, nous rejoignent !

 

J.M. KIRSCH